CIE DANSEINCOLORE
GERVAIS TOMADIATUNGA
NOTE D'INTENTION
« J’ai peur du futur de ces enfants perdus.
Ils ne bénéficient pas d’aide pour sortir du cauchemar. Quel rêve donne le Congo à ses enfants ?
Dénoncer l’exploitation des enfants dans els mines est l’objectif de Réalité(s). la pièce voyage au cœur du travail des enfants, à chaque fois plus profondément dans leurs réalités. Je ne veux pas faire un travail documentaire ; je fais un travail d’humanité. Je partagerai avec conviction la réalité politique et sociale du Congo.
Je veux dire aux enfants-soldats réfugiés dans les mines de croire en eux. De croire qu’un jour tout peut changer. Leur dire que la vie n’est pas terminée pour eux. Le plus important est d’être vivant. Qu’ils s’ouvrent au monde, qu’ils gardent espoir. Accrochez-vous à la vie.
Réalité(s) témoigne du Congo par le corps. Un corps plus que jamais au cœur du travail de l’artiste. La chorégraphie raconte l’exploitation des enfants dans les mines de coltan, minerai qui sert à la fabrication des batteries de téléphone ortable, de voitures électriques...
Le corps dans le spectacle, le corps dans la mine, le corps du danseur qui a travaillé dans les mines, le corps du sapeur Congolais ou comment être le début et la fin d’une même histoire.
Dans un impressionnant décor de mines aux allures d’arène, quatre danseurs portés par un texte décapant, entraînés par un musicien multi-instrumentiste à l’énergie débordante, jettent leurs corps dans la bataille. Ils s’opposent aux réalités de la dictature en place au Congo. La chorégraphie et la musique servent le propos.
L’écriture de ma danse est énergique, métissée et fédératrice ; Je m’appuie sur un brassage musical urbain, africain, pop. »
Gervais Tomadiatunga
Réalité(s) de Gervais Tomadiatunga
Interprètes: Gervais Tomadiatunga, Seth Ngaba, Andrège Bidiamambu, Cécile Limbert
Écriture: Gervais Tomadiatunga, Criss Niangouna
Narration: Criss Niangouna
Scénographie: Gervais Tomadiatunga, Papythio Matoudidi
Costumes: Gervais Tomadiatunga
Musique live: Raphaël Penaud
Lumières: Louise Jullien
Production Danseincolore, Coproduction Scènes de Pays – Scène conventionnée d’intérêt national « Art en Territoire » de Beaupréau-en-Mauge (49), Théâtre Quartier Libre, Ancenis (44), Aides à la création DRAC des Pays de la Loire (44), Région pays de la Loire, Conseil Départemental de Maine et Loire (49), Communauté de commune d’Orée d’Anjou (49).
Durée: 1h environ
CRÉATION
MARDI 9 NOVEMBRE 2021
THÉÂTRE QUARTIER LIBRE, ANCENIS (44)
Le travail des enfants dans les mines de
cobalt en RDC
La question du travail des enfants dans les mines de cobalt, sur laquelle Amnesty International a enquêté, demeure une question d’actualité qui touche directement la majorité d’entre nous. Pourquoi ? Parce que notre monde fonctionne de plus en plus grâce aux batteries rechargeables de type lithium-ion qui alimentent en électricité la plupart des appareils de communication mobiles (tels que les téléphones et ordinateurs portables) et des véhicules électriques. Des batteries rechargeables de très grande taille commencent également à être utilisées pour stocker l’électricité produite à partir des sources d’énergie solaire et éolienne et la livrer aux consommateurs de manière plus efficace.
Le cobalt est un composant vital de ces batteries rechargeables et plus de la moitié du cobalt mondial est extraite des mines de la République démocratique du Congo (RDC). Dans un premier rapport, publié en 2016, Amnesty International et African Resources Watch ont révélé que l’exploitation du cobalt dans le sud de la RDC engendrait de graves violations des droits humains auxquelles participaient de manière directe ou indirecte de nombreuses entreprises de différents pays. Des chercheurs ont notamment rencontré des enfants, âgés de 7 ans pour les plus jeunes, qui fouillaient la terre pour récupérer des roches contenant du cobalt. Ils travaillaient jusqu’à 12 heures par jour dans les mines, transportant de lourdes charges parfois plus lourdes qu’eux (notamment des sacs pesants entre 20 et 40 kg), pour un salaire de moins de deux dollars par jour.
Ceux qui allaient à l’école travaillaient dans les mines avant et après l’école ainsi que pendant les week-ends et les vacances scolaires tandis que ceux qui n’allaient pas à l’école travaillaient dans les mines toute l’année. Les enfants travaillaient en plein air, exposés à des températures élevées ou à la pluie. Aucun des enfants rencontrés ou observés sur les sites miniers, dans le cadre de cette enquête, ne portait un équipement de protection tel que des gants ou des masques faciaux pour manipuler le cobalt. Ces enfants restaient également souvent toute la journée sans manger.
Certains de ces enfants étaient battus ou maltraités physiquement par des agents de sécurité qui les rackettaient. Les enfants rencontrés dans le cadre de cette enquête ont expliqué qu’ils devaient travailler, car leurs parents n’avaient pas d’emploi régulier et se battaient pour nourrir et vêtir leurs familles et assurer leur éducation. On ignore combien d’enfants exactement travaillent dans les mines en RDC, mais l’UNICEF a estimé qu’en 2014, environ 40 000 enfants travaillaient dans les mines du sud de la RDC, dont beaucoup dans des mines de cobalt et, en 2015, l’OIT a estimé que près d’un million d’enfants, entre 5 et 17 ans, travaillaient dans les mines en RDC.
En raison des risques pour la santé et la sécurité, l’extraction minière est l’une des pires formes de travail des enfants. Si le gouvernement de la RDC est responsable des conditions de travail dans ses mines, les entreprises qui se fournissent en cobalt en RDC (comme Samsung, Apple, Sony, BMW, Microsoft, Fiat, General Motors, Renault, Volkswagen, etc.) sont également responsables et complices des violations des droits humains et des droits de l’enfant commises dans ce cadre.
À la suite de la publication de ce rapport en 2016, la RDC et certaines entreprises visées dans le rapport se sont engagées à prendre des mesures pour tenter de faire en sorte que cette situation ne soit plus ignorée et pour lutter contre le travail des enfants dans les mines de cobalt, mais un nouveau rapport, publié en 2017 par Amnesty International, démontre que ni leur prise de conscience ni leurs engagements ne se sont traduits en actions d’un bout à l’autre de la chaîne d’approvisionnement mondiale et qu’aucune des entreprises mentionnées dans ce rapport n’exerce son devoir de diligence en matière de droits humains, notamment en ce qui concerne le travail des enfants, conformément aux normes internationales. Ces entreprises devraient être beaucoup plusvigilantes au sujet de leurs chaînes d’approvisionnement en cobalt et ne pas fermer les yeux sur les violations des droits humains et des droits de l’enfant qui y sont commises.
Sources : Amnesty International, Le temps est venu de recharger des batteries « propres » : les atteintes aux droits humains dans la chaîne d’approvisionnement en cobalt de RDC : entre action et inaction des entreprises, 2017 ;
Amnesty International, Voilà pourquoi on meurt : les atteintes aux droits humains en République démocratique du Congo alimentent le commerce mondial du cobalt, 2016